Je suis devenue FA un peu par la force des choses. J'étais bénévole dans une association pour chats. Cette asso avait une chatterie, mais s'occupait également des chats libres. (Joli terme, qui signifie : chats à la rue.) Les premiers mois, j'avais des points de nourrissage, j'allais sur place une fois tous les trois jours, remettre croquettes, eau. Sur mes points de nourrissage, je n'avais que du chat très, très sauvage. Au mieux, je les voyais de loin. Mais, quand est venu le printemps, j'ai découvert l'enfer des refuges et diverses associations de protection animale : les conséquences de la non-stérilisation ! Entre les abandons des portés "non désirés", mais flemme de payer la stérilisation, tellement plus simple d'abandonner les petits;.. (Je n'arrive pas à retenir ma colère, même à l'écrit, oui) Les abandons pour partir en vacances... Non vraiment, c'est l'enfer ! Et c'est ainsi qu'on se retrouve très vite à devoir prendre en charge beaucoup, beaucoup de chatons et qu'on fait appel aux familles d'accueil !
Pour ma part, mon expérience de FA est particulière, si vous souhaitez l'être ne prenez pas peur de ce que vous allez lire au travers de cet article ! Vous n'aurez pas les mêmes difficultés, pour la simple et bonne raison, que j'étais une FA pour les âmes en peine ! Parce que avant tout j'étais bénévole, sur le terrain, c'est moi qui retrouvais des chats dans des tristes états, qui me tapait des sauvetages en rampant dans des vides sanitaires... Les chatons en bonne santé, sociables, ils partaient chez nos familles d'accueil, les autres, ils partaient chez nous, bénévoles, car c'est une responsabilité que tout le monde n'est pas prêt à prendre, a juste titre !
Les premiers que j'ai eu chez moi, c'était suite a deux jours de trappage difficile ! Sur un de mes points de nourrissage, une seule femelle n'était pas stérilisée, malgré nos nombreuses tentatives, elle n'est jamais rentrée dans nos trappes. Evidemment, au printemps, elle était enceinte ! ( Nos mâles étant castrés, c'est un chat de particulier qui l'a mise enceinte... D'où l'importance de la stérilisation surtout si vos animaux sortent ! Ça évite les disparitions / fugues aussi d'ailleurs !) On a mis deux jours pour réussir à trapper ses bébés. Elle se mettait devant afin que les petits n'entrent pas, elle était trop futée ! Quand on a fini par réussir à avoir ses petits, après sevrage, évidemment, je me suis vraiment sentie comme une merde. Elle pleurait ses bébés et me fixait... Mais elle n'approchait même pas de nos trappes ! Et voilà comment je me suis retrouvée à faire une promesse à un chat sauvage qui me détestait. Je lui ai promis de prendre soin d'eux, de leur trouver la famille parfaite. Et, des années après, je peux confirmer que j'ai tenue parole et pour cause... Ils sont chez moi !
C'est avec eux qu'à débuter mon expérience de FA. Ce n'était pas une mince affaire. Ils étaient comme leur maman : des sauvageons ! Pas adoptable, j'ai appris avec eux à faire de la socialisation. C'est-à -dire, forcer le contact, mais pas trop, pour pas les braquer, terrorisés. De longues heures assise à côté de leurs cages à broder, parler, parler, pour ne rien dire, juste pour qu'ils s'habituent à la présence humaine. Malheureusement Siamsiam est décédé, chez le vétérinaire. Il avait dû recevoir un violent coup et tous ses organes étaient remontes dans sa cage thoracique. Il n'a pas supporté l'opération. Jamais réveillé de l'anesthésie. J'ai pleuré, bien qu'il soit resté a la maison trois jours seulement... Entre-temps, il y a eu le petit rescapé de la forêt qui était lui plus que sociable, alors il a vite trouvé une famille. Et Odin et Olympe, les petits de la promesse, toujours là . Avec moi aucun problème, avec tout autre bipède, le drame. Odin a d'ailleurs détruit le visage à coup de griffes d'un potentiel adoptant. Échec de l'adoption. De plus, c'était une adoption ensemble, Olympe étant très craintive, sans son frère c'était foutue d'avance ! Je vous l'a fait courte, nous les avons adoptés ! Et j'ai pu dire à leur maman la bonne nouvelle. Elle est décédée peu de temps après, renversée par une voiture. Parce que c'est souvent ça la vie d'un chat libre. Je ne compte plus le nombre de décès à mon actif. Trop déprimant !
En trois ans, je me suis retrouvée avec une chambre d'amis qui était une chambre pour chat. C'est du boulot. De l'investissement, du temps et beaucoup de nettoyage ! (Chaque été, une douce piqure de rappel que les chatons c'est des enfants et que c'est très bordélique !) Et il faut être en mesure de leur donner de l'amour, mais de garder un détachement émotionnel : ils ne sont que de passage. Vous n'êtes qu'une étape dans leurs vies. Étrangement, vu mon côté vieille a chat et amoureuse d'animaux, je n'avais aucun problème avec ça. Vu que j'avais plus ou moins le contrôle sur le choix des adoptants, j'avais toute confiance pour leur adoption et j'étais heureuse de les voir partir. Mais, je sais que ce n'est pas pour tout le monde.
Mon expérience de FA est un peu plus hard que la moyenne, car j'étais au final la FA des chats trop malades ou sauvages pour nos familles d'accueil. (Je vous le disais dans un précédent article, Gladys le couteau suisse !) J'ai donc eu du très sauvage, mais quand c'est des chatons, même les crachats, grognements c'est mignon ! Mais surtout du très malade. Et la, c'est moins fun.
Les maladies chez les chats se transmettent très facilement. Et comme j'avais moi-même 5 chats, dont un malade, fragile, j'étais une psycho de la désinfection. Bien qu'ils n'étaient jamais en contact avec les miens. Je repense à mes deux pouilleux. "Pouil et Pouilpouil" (j'étais très nulle en prénom, donc ils avaient des surnoms. Des surnom nuls.) On a jamais su vraiment ce qu'ils avaient, c'était un cocktail désastreux. Du coriza +++, malnutrition, déshydratation et herpès, vers.. Ils seraient morts le jour même sans notre intervention, d'après le vétérinaire. Pour eux, j'ai vraiment cru ne pas réussir. J'ai dû me lever et les gaver à la seringue toutes les trois heures. La peur au ventre quand j'ouvrais la porte... Contre toute attente, ils ont survécu. Des battants ! C'était des squelettes de poils. J'avais même tort à les manipuler. Des heures de soins... Heureusement ils n'étaient pas sauvages et trop affaiblis pour se débattrent. Ils ont réussi à reprendre des forces et une FA à pris le relais en attente de leur adoption.
Je repense à ce petit rouquin, récupérer dans le jardin d'une maison abandonné. De base, j'étais en urbex, mais avec mon amie, nous avions le chic pour être sur la route d'un félin en détresse. À croire que ce n'était jamais le hasard. Il était adorable, mais proche de la fin. En pleine canicule, sans sa mère, déshydraté... On a même pas eu besoin de cage, de trappe. Il semblait comme heureux qu'enfin quelqu'un s'arrête pour lui. C'était bouleversant. Il était à l'ombre dans une caisse le temps que nous cherchions sa maman ou d'autres petits, qu'on interroge les voisins. Et je me souviens encore de son calme, il dormait. Il a dormi non stop, même chez moi, pendant quasiment une semaine. Il était vraiment à bout de forces. Ce sauvetage, fais partie des plus simples mais des plus bouleversants également.
Si jamais vous souhaitez être FA chats, n'hésitez pas ! C'est un réel secours pour les animaux, mais également pour les associations. Surtout en période estivale ou les naissances et abandons (merci la non-stérilisation) sont des calvaires. Évidemment, il y a quelques conditions, plus ou moins différentes d'une Asso à une autre, mais en gros on vous demandera :
- D'avoir une pièce réservée aux chats que l'association vous confie, surtout si vous avez des chats.
- D'avoir du temps, afin d'apporter de l'amour et une compagnie à ses bébés. Et surtout, c'est à vous de comprendre les préférences des chats, afin de pouvoir leur trouver une famille qui collera au mieux à leur personnalité.
- D'êtres disponibles pour fixer des visites avec des potentiels adoptants.
Concernant la nourriture et litière la prise en charge financière ou non dépendront des associations ! Certaines vous aident en fournissant de la nourriture en partie, d'autres en totalité et d'autres pas du tout ! Aucune solution n'est bonne ou mauvaise, tout dépend de si l'association peu se le permettre ou non, tout simplement !