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L'activisme et moi.

Vous êtes de plus en plus nombreux à me poser des questions sur mes actions militantes. À me griller sur telle ou telle action. Je n'en parle pas sur le blog, c'est vrai. C'est un choix. J'essaie toujours de séparer mes activités les unes des autres. Même si aujourd'hui, le blog me sert également de support pour parler du véganisme et de la cause animale, je n'avais jamais abordé cette autre facette de mon quotidien : l'activisme.
Mon histoire est semblable à celles de plusieurs militants je pense. En devenant végétarienne, j'ai très vite basculé vers le véganisme, parce que ne plus consommer de viande et de poissons n'était pas suffisant.Je ne suis pas vraiment passée par le végétalisme. Je me disais végétarienne alors que je ne consommais déjà plus de produits laitiers. Et puis, en devenant végane, j'ai eu le même sentiment. Je ne faisais pas assez pour les animaux. C'est comme ça, que très vite j'ai voulu participer à des manifestations. Sur la route de l'activisme j'ai rencontré des gens qui m'ont beaucoup appris, apporté. Des gens avec qui je peux agir sans qu'ils me pensent "extrémiste", "dans le trop". Des personnes engagées, motivées. Des belles personnes. En prenant du recul, c'est vrai que tout s'est passé très vite finalement. Mais certaines actions ont changé tellement de choses pour moi. Après avoir vu la mort, la souffrance, devant mes yeux, je ne pourrai jamais faire marche arrière. L'activisme est devenu une nécessité. Il faut agir pour les animaux. Eux ne le peuvent pas. Ils essaient, ils luttent du mieux qu'ils peuvent, malheureusement, on ne leur laisse pas d'option. Alors, à nous de lutter pour eux.
De toutes les manières possibles.
Il n'y a que lorsque je suis en manifestation, en action que j'ai l'impression de réellement faire quelque chose pour les animaux. Depuis, chez moi, avec mon steak de soja, je m'ennuie. Alors, je fais des heures et des heures de route. Je passe énormément de temps à organiser des manifestations. Mais j'en ai besoin. Quand je reste 1 mois sans rien faire, c'est l'angoisse. Petit à petit, tu rencontres davantage de personne. On te propose davantage d'actions. Et puis, très vite tu n'as plus le temps...

Avant j'étais la fille qui était tout le temps dispo. Mes proches pouvaient me prévenir au dernier moment pour se faire un truc. Aujourd'hui, je refuse, je décline et souvent, je ne peux même pas leur dire pourquoi. Le "Je peux pas, j'ai un truc de prévu" est devenu habituel. 
L'activisme a pris une grosse place dans ma vie, alors pourquoi je n'en parle jamais ouvertement ? Parce que je ne saurais quoi vous dire, tout simplement. Je participe à des manifestations, actions pour des associations et je ne me vois pas en parler. Ce n'est pas mon rôle, je ne voudrais pas parler en leur nom et prendre le risque de dire des conneries. La cause animale est très souvent tournée au ridicule, alors je préfère m'abstenir. Il y a des actions que je ne revendique pas clairement, car ce n'est pas sur nous que "la lumière" doit être faite, mais sur les victimes : les animaux.
Pourtant après certaines actions, j'ai déjà écrit. Parce que j'avais besoin de mettre des mots sur l'horreur, la violence et mon impuissance. Ce texte existe, quelque part dans mes "brouillons" et je pense qu'il ne verra jamais le jour. Mais au moins, j'ai écrit et sur le coup, la thérapie a fonctionné.
Avec l'activisme, j'ai pu trouver du réconfort. Je ne suis pas seule à me battre. Et dans les pires moments, quand tu te retrouves devant des humains sans empathie, quand ton corps entier ressent la souffrance et la peur des animaux, tu croiseras le regard d'un autre militant, qui te donnera un sourire réconfortant. Tu serres la main de la personne à tes côtés comme pour lui dire "Ça va aller" Tu ne connais pas ces personnes et ils ne te connaissent pas, mais ils sont là. Et ce que nous vivons, ensemble, nous rapprochent. Certains rapprochements sont éphémères, d'autres non. #TARSIERS
Vous êtes nombreux à me demander comment mes proches vivent tout ça... Certains trouvent ça bien. D'autres pensent que c'est un passe-temps ... La bonne blague. Souvent on me reproche certaines actions et le danger que ça représente. Il y a un peu de tout. Mais, sans vouloir paraître insensible, je m'en fiche. Je ne demande à personne de comprendre mes choix. Je ne demande l'approbation de personne. Le seul qui a le droit de s'en faire c'est mon copain. Je sais qu'il n'approuve pas tout. Qu'il n'approuve pas les retombées qui vont avec. Je le comprends, mais je ne peux pas faire autrement. Je serais trop malheureuse, trop frustrée de regarder les autres agir depuis mon canapé. J'ai déjà le sentiment de ne rien faire dans la rue, avec un panneau... 

Nous ne sommes pas une minorité, mais nous ne sommes pas encore assez nombreux. Pour combattre cette société profondément spéciste, il faudrait que tous les véganes sortent de leurs petits conforts. Les animaux ont besoin que l'on soit fort, nombreux pour un jour pouvoir vivre. Pas vivre mieux en élevage. Mourir "sans souffrance" avec des "bonnes" conditions d'abattage.
Juste vivre. Sans être une ressource alimentaire, un divertissement...


L'activisme est une résistance, contre l'exploitation animale !